La douleur d'être mère

Publié le par Maman t'es toi

Le 19 Juillet 2014, jour de la naissance de mon Coco, a été l'une des plus belle journée de ma vie.. Du début des contractions, que j'ai eu du mal à reconnaître, à l'arrivée de Coco, la douleur mise de côté, cette journée a vraiment été pour moi d'une telle intensité que j'aimerai la revivre encore et encore...

Ça a été notre journée, à nous, à notre famille... Personne ne peut s'approprier nos souvenirs, ils n'appartiennent qu'à nous.

L'allaitement s'est fait tout naturellement, sans douleur, sans crainte dés les premières heures...Je l'appréhendais pourtant, je n'en avais pas une envie irrépressible.

Qui aurait cru que peu à peu, les mois passant, je m’effondrerais?

Mon amoureux a été très présent dés le début, il a vraiment géré, il gère encore. Heureusement.

Moi de mon côté, j'ai pris mes marques peu à peu mais je n'ai pas réussi à prendre confiance en moi. Le doute ne me quittait jamais. L'unique moment qui me comblait était le moment de donner le sein à mon fils. Et pourtant, c'est aussi ce qui m'a souvent pris la tête ! Tout le monde y va de son conseil et ça n'est pas toujours aidant... Bref, c'est un autre sujet...

Pour autant, dans mon cas, l'allaitement faisait de moi un mère.

Quand j'ai dû reprendre le travail (Coco avait 4 mois), j'ai d'ailleurs décidé de continuer autant que possible l'allaitement exclusif. Je tirais donc mon lait avant et/ou après le travail, ainsi que au travail lorsque cela était possible. J'ai des horaires décalés, commençant parfois tôt, parfois tard. C'était franchement le bordel !

Je m'étais dis que j'arrêterais peu après la diversification. Mais l'idée m'était insupportable. J'ai commencé à pleurer... Et puis, à cet allaitement devenu si précieux s'est mêlé le doute : est-ce que je nourrissais assez mon fils? Était-ce ma faute lorsqu'il pleurait? Avait-il faim? Pourquoi je m'entêtais?

Et puis Noël est arrivé, des vacances épuisantes, à faire le tour de la famille, Coco tout fiévreux : double otite et bronchiolite. Seul le sein le rassurait et le nourrissait. Il refusait le biberon. J'ai eu la grippe, j'ai allaité tout de même refusant un traitement incompatible avec l'allaitement. En Novembre déjà, je m'étais bloquée le dos mais avait refusé un traitement incompatible.

Je me suis perdue, refusant de lever le pied, refusant de ne lâcher ce truc qui faisait de moi une mère... Et puis un jour, peu après les vacances de Noël, une remarque concernant l'attitude mon fils, puis une autre... Puis une montée d'angoisse qui ne me quittait plus...

Pendant 2 semaines, je suis restée dans un état proche du délire, convaincu que mon fils présentait des troubles autistiques... Mon amoureux n'en pouvait plus. Il m'a conduit chez le médecin... Durant 5 jours, j'ai pris un traitement, devant cette fois arrêter l'allaitement... Pas le choix, il fallait que je me calme.

Et puis patatras, un matin, je ne pouvais plus surmonter quoi que ce soit, plus voir mon fils, plus m'occuper de lui... Je ne voyais plus de solution, mon amoureux m'a conduite aux urgences, il fallait que je m'éloigne, que quelqu'un prenne soin de moi... Lui ne le pouvait pas et moi, j'étais bien incapable de quoi que ce soit... J'ai vécu la semaine qui a suivi loin de mon fils, hospitalisée avec mon accord dans un clinique spécialisée, après un passage chaotique à l'hôpital.

J'ai rencontré un psychiatre quotidiennement pendant 1 semaine. J'ai rencontré, avec mon amoureux et mon fils, une pédopsychiatre dans CATPP périnatalité...

J'ai quitté la clinique au bout d'une semaine, je n'ai pas pu travailler durant 2 mois, la simple idée du travail me mettant dans un état panique. J'ai réappris à passer du temps avec mon fils, allant consulter la pédopsy toutes les semaines. J'ai débuté un suivi psy pour moi, 2 à 3 fois par semaine... Et puis, les semaines passant, j'ai décidé de reprendre le travail, désireuse de retrouver une vie "normale"...

Depuis, j'alterne, entre bonheur, impression de simplicité et angoisse intense...

Je souffre le plus souvent d'être une mère, d'être cette mère...

Je voudrais parfois fuir.

C'est donc ça, devenir mère? Ou est-ce ma manière d'être mère?

Médicalement, on peut parler de dépression post-partum. Pour moi, peu importe, ce n'est qu'un mot. Ou alors, c'est ma dépression post-partum, ma dépression.

Ma douleur d'être mère.

Ma crainte que mon fils n'aille pas bien.

Je n'aime pas être mère. J'aime mon fils pourtant. Mais l'angoisse qu'il ne soit pas dans la normalité m'empêche d'apprécier notre relation.

J'ai cherché des mères pour partager sur la dépression post-partum, sans trouver, à part quelques forums qui partent dans tous les sens.

Si vous passez par là, n'hésitez pas. Ce blog est né de mon besoin d'écrire, de mon besoin de partager ma vie de maman, je ne souhaite pas parler de la normalité de l'anormalité de mon fils ou de celui des autres. Seulement de nous, femmes, que la maternité ne comble pas de bonheur mais qui ne sommes pas mauvaises pour autant...

A bientôt...

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